- forligner
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1 ♦ Vx Dégénérer de la vertu de ses ancêtres. « Souviens-toi de qui tu es fils, et ne forligne pas » (Chateaubriand).2 ♦ Déchoir, forfaire. « Les nobles d'autrefois croyaient forligner en s'occupant de littérature » (Renan). ⇒ déroger.⇒FORLIGNER, verbe intrans.S'écarter de la voie droite suivie par ses ancêtres; commettre une action considérée comme indigne d'un descendant d'ancêtres honorables. Des héraults (...) crient au chevalier :« Souviens-toi de qui tu es fils, et ne forligne pas! » (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 493). Les nobles d'autrefois croyaient forligner en s'occupant de littérature (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 417).— Spéc. et fam. [En parlant d'une femme] Manquer à la vertu. Elle a forligné (Ac. 1798-1932).Rem. Ds la docum. un emploi trans. indir. forligner à. Or, comme le dit le Livre, nous savons que tout l'homme dans le premier homme a forligné à son principe (CLAUDEL, Ville, 1901, III, p. 484).Prononc. et Orth. :[
], (il) forligne [
]. Étymol. et Hist. 1121-34 « sortir de la ligne directe de descendance » (PH. DE THAON, Bestiaire, 2138 ds T.-L.). Composé de fors et de ligne; dés. -er. Fréq. abs. littér. :5.
DÉR. Forlignement, forlignage, subst. masc. Action de forligner. Il fallut qu'elle [Jeanne d'Arc] vît partout ce forlignage Dégénérer la race où nous nous alignons (PÉGUY, Tapisserie Ste Geneviève et J. d'Arc, 1913, p. 120). La plupart des dict. gén. du XIXe s. ainsi que Lar. 20e attestent forlignement; seul QUILLET 1965 atteste forlignement ou forlignage. — [], [
]. Aucune transcr. ds les dict. — 1res attest. a) 1581 forlignement (MONTAIGNE, Trad. de R. Sebon, ch. 225 ds HUG.), b) 1913 forlignage (PÉGUY, loc. cit.); du rad. de forligner, a suff. -(e)ment1, b suff. -age.
forligner [fɔʀliɲe] v. intr.ÉTYM. V. 1160, forsligner; de fors, et ligne.❖♦ Vieux ou littéraire.1 Vx. Sortir de la ligne directe de descendance.2 Fig. Dégénérer de la vertu de ses ancêtres.1 (…) je l'étranglerais de mes propres mains, s'il fallait qu'elle forlignât de l'honnêteté de sa mère.Molière, George Dandin, I, 4.2 Souviens-toi de qui tu es fils, et ne forligne pas !Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, V, 4.3 Par ext. ⇒ Déchoir, forfaire.3 Les nobles d'autrefois croyaient forligner en s'occupant de littérature.Renan, l'Avenir de la science, Œ. compl., t. III, p. 1061.4 Fam. et vx. Mal se conduire (en parlant d'une femme).4 Plus d'une fille a forligné; le diableEst bien subtil (…)La Fontaine, Contes, « Aveux indiscrets ».❖DÉR. Forlignage.
Encyclopédie Universelle. 2012.